Lorsque je t’ai rencontré tu étais volubile et impatient, solaire et séduisant, ton sourire était une lame de fond qui emportait tout sur son passage. Tu courais, comme pressé de vivre, vite, loin. Tu étais un cyclone à toi tout seul.
Au début d’une nouvelle page de ton histoire, tu ne savais pas comment l’écrire, ayant sans doute tourné trop vite la précédente.
Je n’ai jamais su pourquoi tu m’avais tendu la main ni pourquoi je l’avais prise. Peut-être parce ce que tu étais un homme à qui on ne pouvait pas dire non. Tu étais si libre que cela rendait tout possible. Tu semblais aussi heureux de maintenant que de demain, cela donnait envie de t’accompagner.
Je t’ai suivi, mais de trop loin pour jamais t’atteindre vraiment, jusqu’à ce que tu lâches ma main pour courir plus vite.
Tu continuas pourtant à guider ma plume pour raconter une histoire dont nous n’avions pas vraiment trouvé la fin.
Au tour de piste suivant, une année plus tard, je t’ai vu courir encore , mais sans plus savoir après quoi. Les doutes t’avaient rattrapé.
Solitaire contrarié tu cherchais le partage autant que la liberté, la passion perdue et le couple tranquille. Tu vivais moins fort, te protégeais des émotions sans pouvoir épargner les autres de celles que tu pouvais provoquer.
Il m’a fallu cette fois te prendre la main, et alors seulement voir s’allumer en toi cette flamme que tu essayais perpétuellement d’éteindre pour ne pas t’y brûler. Je voulais du temps, tu n’en avais toujours pas pour nous. Je croyais te comprendre, je ne te reconnaissais plus.
Aujourd’hui encore quelques années plus tard, tu ne cours plus, ne cherches plus, te contente d’être entouré sans être admiré, de donner sans désirer, d’être aimé sans aimer. Immobile dans tes contradictions, je ne trouve plus ton sourire dans tes choix.
Tu gardes encore le pouvoir du cyclone : celui de faire décoller quiconque du sol, pour l’attacher à ton souffle ou au contraire pour le propulser au loin.
Tu continues à mettre toutes tes forces dans les batailles que tu choisis, toujours pour les autres, jamais pour toi-même.
Au fil du temps je t’ai volé quelques sourires, tu m’as privée de quelques respirations et on s’est donné autant d’insomnies que de moments précieux. Tu dis que je te connais bien, mieux que les autres, je dis que tu es le seul dont le regard m’importe.
Tu m’as appris à vouloir plus, je t’ai rappelé que tu ne pouvais pas te contenter de moins.
Je ne sais pas ce qu’il en reste mais tu n’as pas fini de me manquer.
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