Un train au petit matin, quelques heures, une correspondance et au moment de monter dans le train suivant sur le quai d’en face, une impression de déjà vu.
C’était bien là, la première fois, la première gare avant la première nuit, chez toi, là haut. Un message pas effacé : « Je serai demain à la gare à 17h29 si tu veux bien m’accueillir ».
Et tout est remonté, les souvenirs puis des larmes, c’était étrange. Des larmes de regret que ce temps-là ait été si court, et qu’il ne revienne pas, d’être peut-être la seule de nous deux à me souvenir de ce que c’était de vivre ça.
Mentais-tu en me répondant : « Je t’attends impatiemment » ? Je ne le saurai jamais.
Et maintenant, quelques heures après le déjà vu, dans une chambre ailleurs, le sommeil me fuit, l’émotion me rattrape.
Je n’ai pas pu contrôler cette vague de manque, qui m’a submergée jusqu’aux larmes, ce matin, une minute seulement, mais une minute qui n’en finit pas de revenir.
Je ressens encore l’envie irrésistible de te rejoindre, n’importe où. Celle qui m’est revenue des années plus tard, au souvenir de ton visage, de ta silhouette sur un quai de gare et retrouver cette folie contagieuse, de tendresse innée, qui émanait de toi, de nous.
Tellement protégée dans ma vie enfin tranquille et mon coeur apaisé, je me croyais à l’abri de tout ça. Les souvenirs bien à leur place. Le présent loin de toi.
Et puis voilà…. Je n’oublie pas ce que c’était de vivre ces moments là, ils me manquent, encore.
Demain matin je rentre chez moi, le train passera dans ta ville. Tu ne seras pas non plus sur ces quais de gare. Mais ça j’ai l’habitude.

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