La grande table dressée sous les arbres, les amis qui parlent fort, les enfants qui courent en riant, les chapeaux de paille, les épaules nues sous le soleil.
Les rires fusent, les plats circulent, les conversations s’emmêlent. Et tout à coup, le passé glisse entre les rires.
Un geste. Une voix. Une façon de pencher la tête – et soudain, c’est toi.
Toi que je revois, avec cette présence qui ne m’a jamais vraiment quittée.
Toi qui faisais rire sans effort, qui charmais sans y penser.
Toi qui remplissais les verres sans attendre qu’ils soient vides, et qui désarmais tout d’un regard.
Je réponds mécaniquement, mais je ne suis plus là.
Je te revois, debout dans la lumière, celle qui te choisissait toujours.
Et moi, en retrait, dans l’ombre, là d’où je te regardais briller.
Juste une image. Juste un souvenir.
Le vent se lève, les parasols s’inclinent, les enfants reviennent les pieds trempés, les mains pleines de fleurs .
Je me lève, sans y penser. Peut-être pour fuir. Peut-être pour te retrouver, encore une fois.
L’air soulève mes cheveux, le souvenir me traverse : vif, intact.
Ta main sur mon épaule.
Et ta bouche, dans le creux de mon cou.
Quelqu’un m’appelle, les verres tintent. Je souris.
Le soleil est toujours là, les enfants courent encore. Et ton éclat, quelque part en moi, continue de briller.

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