Inspirée de la lettre de Rosalie à David – par JL Dabadie et C Sautet
Je marche tous les matins sous les arbres, près de la maison. Je me dis que tu as du l’oublier. Je crois parfois entendre tes pas dans l’escalier, et voir ta silhouette sur le chemin. Les souvenirs s’estompent mais tu sais comment est la mémoire, on a beau essayer de l’effacer…
Le soleil est enfin arrivé et je suis contente, et je t’écris mon cinquième message et je m’attends à ton cinquième silence.
C’est la saison des grandes tablées, du soleil, et si je t’écris que je m’ennuie c’est malhonnête et je le sais. Je ne te reverrai pas et je le sais aussi et pourtant je voudrais qu’on me dise où tu es.
Tu vis et tu ne réponds pas. Je vis et je t’écris, encore.
J’ai trouvé la lampe de chevet qui manquait pour l’autre côté du lit, maintenant que la place n’est plus vide. Il a arrangé les pierres où tu avais trébuché et réparé le vase que tu m’avais offert. J’ai vu un film qui t’aurait plu. Le cerisier a fait des fleurs et le chèvrefeuille grimpe enfin sur la treille.
Pour le film ce n’est pas vrai, je n’ai rien vu mais je dirais n’importe quoi pour parler de toi.
Ce n’est pas ton indifférence qui me tourmente c’est le nom que je lui donne, la rancune, l’oubli.
Te souviens-tu de « César et Rosalie » ? Tu m’avais demandé: lequel préfères-tu ? J’avais répondu : David. Parce que “Tu seras toujours David, celui qui m’emmène sans m’emporter, qui me tient sans me prendre et qui m’aime sans me vouloir…”
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