« Sois mon amie. »
C’est ce que tu as murmuré hier, comme une main tendue après tant de silence.
Plus jamais rien d’autre, mais toujours cela.
Il nous aura fallu du courage pour quitter l’illusion, de la raison pour ne pas retomber, et un peu d’oubli pour que la page tienne.
Reste-t-il assez de tendresse pour ne pas se perdre tout à fait ?
Il resterait ton regard, ta confiance, cette complicité qui ne demande rien, juste la certitude de se comprendre à demi-mot.
Raconte-moi tes projets, je t’écouterai comme avant, avec l’admiration que je n’ai jamais cessé d’avoir pour toi.
Je voudrais que tu saches que j’ai trouvé ailleurs ce que tu n’as pas su me donner, mais que ton jugement, ta clairvoyance, tes encouragements me manquent encore.
Tu m’as souvent poussée à bout, mais je n’ai jamais détourné les yeux. Pas même quand tu aurais voulu que je le fasse.
Je voudrais que tu sois fier, que tu reconnaisses dans mes pas un peu de ce que tu avais rêvé pour moi.
Quand je me retrouvais seule, apaisée dans mes souvenirs, j’attendais toujours ton pas au bout du chemin. Finalement ce fut ta voix hier et ce pas, déjà esquissé.
Peut-être alors nous rirons ensemble, le temps d’une bouteille ouverte, de voir nos vies entremêlées dans le récit des années manquées.
Alors viens, mon ami.
Pas pour réparer. Pas pour recommencer. Mais pour inventer ce «nous» nouveau qui pourrait tenir dans l’amitié.
Mon ami m’a tant manqué.

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