Je te regarde, sans bouger.
Il y a dans ta façon d’être quelque chose d’infiniment fragile, comme un éclat de lumière qu’on ne peut pas attraper sans le briser.
Tu me bouleverses sans le savoir.
Chaque mot, chaque geste de toi semble suspendu au bord du silence, comme si tu craignais qu’un souffle trop fort fasse tout disparaître.
Tu es beau. D’une beauté qui ne s’offre pas. Une beauté qui se contemple, mais ne se touche pas.
Comme ces papillons qui se posent sur la paume des enfants, mais s’envolent dès qu’on tente de refermer la main.
J’aimerais te dire que tu n’as rien à craindre, que je ne veux rien prendre, seulement être là.
Mais il y a autour de toi une barrière invisible : une pudeur, une peur, contre laquelle je ne peux rien.
Et moi, je reste là, à la frontière de ton monde, le cœur battant à chaque fois que tu me laisses entrevoir un peu de ta lumière.
Je ne sais pas s’il faut que je parte, pour ne pas me blesser à force de tendre la main vers un mirage, ou si je dois attendre, juste un peu, que quelque chose s’ouvre, que tu me laisses approcher, et poser ma main, doucement, sur ta joue.