Oublie-moi tant que tout est léger, tant que je ne t’ai pas blessé.
Pas par malice, mais par survie.
Si un jour tu réussis à briser le mur qui me tient debout, je t’en voudrais presque.
Si tu m’atteins vraiment, tu réveilleras la peur de perdre, celle qui dort à peine.
Si tu viens me chercher dans ma tour d’ivoire, avec cette douceur et cette patience que je vois déjà, ce sera à tes risques et périls.
Quand je me sens fragile, j’attaque.
Je te ferai peur pour éloigner.
Je ne te donnerai que le désir, parce qu’il ne me consume pas ; ou pas longtemps.
Il te faudra prendre toute la place pour repousser les fantômes, pour faire taire les souvenirs qui me hantent et qui, parfois, gagnent encore des batailles.
Il te faudra créer un “nous” là où je ne vois que des ruines.
Je ne sais pas encore si je pourrais t’aimer comme tu le mérites.
Mais si tu restes quand même, je t’offrirai ce qui me reste : le peu d’envie qui survit, les miettes d’espoir, la tendresse qui ne demande qu’à revenir.
Tu devras te battre contre tout cela pour que notre histoire existe.
Jusqu’au jour où j’aurai envie de l’écrire… et tu deviendras une phrase que je n’effacerai plus