Un an depuis un au revoir sur un trottoir parisien.
Hissée sur les demi-pointes pour être à hauteur de tes yeux. Tes lèvres sur les miennes, encore une fois. Puis ta voix, glissée au creux de mon oreille : « à bientôt ».
Un an à parfois entendre parler de toi. Jamais à t’entendre.
Un an à penser chaque jour à t’appeler. Prendre le téléphone, le reposer. Je me suis dit demain. Comme on le fait avec les choses importantes, jamais urgentes.
Un an de ton silence face à mes mots, de plus en plus rares. Un an jusqu’au silence partagé. On appelle ça l’indifférence.
Depuis toi, les hommes ne sont que des figurants. Le temps d’une conversation, d’une fausse passion. Rien ne persiste comme ce manque de toi.
Ces gestes qui survivent à l’absence, que je n’arrive plus à refaire avec un autre ; ou alors comme un jeu absurde.
Alors je reviens à mon monde. Sans rien attendre. Même pas toi. Même pas que ça passe. Je n’y crois pas plus qu’à ton apparition, mais je vis bien avec cette idée.
Nous ne sommes plus dans la vie l’un de l’autre. Et ne le serons sûrement jamais plus.
Et pourtant, quelque chose demeure. Tu es dans certaines de mes phrases. Dans des réflexes que je reconnais trop tard.
Je n’ai pas beaucoup de certitudes. Mais j’en ai une : l’idée de te retrouver me brûle, celle de te perdre à nouveau me glace davantage encore.