
Paris la nuit.
Les pavés brillent encore de la pluie de fin d’été, et je marche en me laissant porter par l’idée que tu es peut-être là, quelque part, pas si loin.
Chaque reflet dans une vitrine, chaque silhouette dans la foule, chaque voix qui s’élève au détour d’une terrasse pourrait être toi.
Un instant, je me convaincs que cette silhouette ce matin à Montparnasse t’appartenait.
Qu’au prochain virage, ce sera toi, appuyé contre une façade, cigarette à la main.
Tu pourrais déjeuner demain dans ce même restaurant, passer par ce même boulevard.
On se croiserait. Et alors ? Qu’aurions-nous à nous dire, après tant de silence ?
Mais les jours passent, et tu n’apparais pas. Tu es là, sans l’être, présent partout et rencontré nulle part.
Alors je me replie sur nos souvenirs. Les dîners improvisés autour de chez toi ou de chez moi. Les balades au Luxembourg quand la lumière tombait doucement entre les arbres. Les cafés face à la Gare de Lyon, où le temps s’arrêtait entre deux départs. Tout cela s’éloigne, presque irréel, et je sais que ce temps ne reviendra plus.
Tu es quelque part, sans moi. Tu vis, tu respires dans cette ville, qui n’est plus la tienne, ni la mienne.
Je ne te reverrai pas.
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