C’est étrange : tous ces gens me lisent, et pas toi.
Tu as été le personnage principal de mes phrases, tu hantes encore les marges, mais tu n’ouvres plus mes livres.
Les femmes de ta vie parcourent peut-être ces pages sans savoir qu’elles parlent d’un passé. Tes proches t’en rapportent des bribes. Mais toi, tu choisis de ne pas lire.
As-tu peur de reconnaître ce que tu n’as pas su garder ?
Peur de découvrir que mes récits suivent désormais des routes où tu n’existes plus, que mes voyages ne mènent plus vers toi ?
Et si tu lisais, que verrais-tu ?
Que je souris sans attendre ton retour. Que je suis heureuse sans toi, comme si c’était une trahison.
Parfois la vérité tient en une double page : le bonheur n’efface pas l’absence, il l’apprivoise.
Crains-tu qu’il manque des mots à ta vie ?
Peut-être ceux que je n’écris plus pour toi.
Si un jour tu tombes sur ces lignes, je ne saurai dire si je voudrais que tu lises jusqu’au bout.
Car lire, ce serait admettre que certaines histoires ont changé de destinataire.
Si tu ouvrais cette page maintenant, que ferais-tu ?
Et qu’est-ce que je ferais, si tu…

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