Les années passent

Les années passent

Les années passent 1290 1499 Sophie Pialet

J’ai rencontré un jour un homme arrivé au milieu de sa vie.

Volubile et impatient, solaire et séduisant, ton sourire était une lame de fond qui emportait tout sur son passage. Tu courais, comme pressé de vivre, vite, loin. Tu étais un cyclone à toi tout seul. Au début d’une nouvelle page de ton histoire, tu ne savais pas comment l’écrire, ayant sans doute tourné trop vite la précédente. Je n’ai jamais su pourquoi tu m’avais tendu la main ni pourquoi je l’avais prise. Peut-être parce que tu étais un homme à qui on ne pouvait pas dire non. Tu étais si libre que cela rendait tout possible. Tu semblais aussi heureux de maintenant que de demain, cela donnait envie de t’accompagner. Je t’ai suivi, mais de trop loin pour jamais t’atteindre vraiment, jusqu’à ce que tu lâches ma main pour courir plus vite. Tu continuas pourtant à guider ma plume pour raconter une histoire dont nous n’avions pas vraiment trouvé la fin.

Plus tard, je t’ai vu courir encore mais sans plus savoir après quoi. Les doutes t’avaient rattrapé. Solitaire contrarié, tu cherchais le partage autant que la liberté, la passion perdue et le couple tranquille. Tu vivais moins fort, te protégeais des émotions sans pouvoir épargner les autres de celles que tu pouvais provoquer. Il m’a fallu cette fois te prendre la main, et alors seulement voir s’allumer en toi cette flamme que tu essayais perpétuellement d’éteindre pour ne pas t’y brûler. Je voulais du temps, tu n’en avais toujours pas pour nous. Je croyais te comprendre, je ne te reconnaissais plus.

Aujourd’hui, tu ne cours plus, ne cherches plus, te contentes d’être entouré sans être admiré, de donner sans désirer, d’être aimé sans aimer. Immobile dans tes contradictions, je ne trouve plus ton sourire dans tes choix. Tu gardes encore le pouvoir du cyclone : celui de faire décoller quiconque du sol, pour l’attacher à ton souffle ou au contraire pour le propulser au loin. Tu continues à mettre toutes tes forces dans les batailles que tu choisis, toujours pour les autres, jamais pour toi-même.

Au fil du temps, je t’ai volé quelques sourires, tu m’as privée de quelques respirations et on s’est donné autant d’insomnies que de moments précieux. Tu dis que je te connais bien, mieux que les autres, je dis que tu es le seul dont le regard m’importe. Tu m’as appris à vouloir plus, je t’ai rappelé que tu ne pouvais pas te contenter de moins.

On ne peut plus se toucher, s’embrasser, se voir. Si je n’en étais pas si triste je dirais que tes vœux sont exaucés. Il reste encore les mots et ceux-ci se placeront au bout des milliers de messages que nous avons échangés depuis ce premier jour.

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