Prendre un train pour toi.
Pas pour la ville, pas pour l’hôtel, pas pour le reste.
Juste pour toi.
Autant d’heures de trajet que de minutes volées, et qu’importe.
Tu es déjà là quand j’arrive.
La pluie m’accueille en rafale, retourne mon parapluie, trempe mes cheveux, brouille ma vue.
Je presse le pas comme si chaque goutte me volait un instant avec toi.
Le hall de l’hôtel devient mon abri, mes vêtements collent à ma peau.
On me tend une clé, un sourire, un parapluie pour plus tard.
Plus tard n’existe pas.
La chambre 32.
Un couloir étroit, une porte, une attente.
Un message envoyé sans détour : chambre 32.
Ta réponse : j’arrive.
Tu frappes. Trempé, désordonné, ton sourire en guise d’excuse :
— « Bonjour, room service. »
Et soudain, le reste s’efface.
La pluie sur les vitres, le monde dehors, les rendez-vous, les obligations.
Tout se tait.
Il ne reste que nos voix basses, nos mains qui se retrouvent, et l’évidence que ce moment, je l’avais attendu depuis la dernière porte close.

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