J’avoue, un peu honteuse, avoir découvert le travail de Sacha Goldberger très tardivement: récemment.
Je vais donc partager avec vous mon cours de rattrapage express avant de découvrir sa nouvelle série de photos: Secret Eden à la School Gallery (322 rue St Martin-75003 Paris).
Sacha Goldberger est connu pour avoir mis en scène sa grand mère malicieuse et consentante dans de nombreuses photos, expositions et même un livre. Il l’a transformée en super héroïne et c’est cette “super mamika” qui a fait sourire des milliers d’internautes et de visiteurs de ses expositions depuis plusieurs années.
Mais avant ces photos, ce sont les vidéos d’une grand mère et son petit-fils, devenu un grand garçon de plus de 40 ans, qui ont suscité mon intérêt pour le photographe “formidable” (c’est Mamika qui le dit) qui les mettait ainsi en scène.
Cette grand-mère a du me rappeler la mienne, comme peut-être la vôtre, mais surtout j’ai admiré avec une pointe d’envie et de regrets cette complicité que j’avais connue enfant mais malheureusement pas pu vivre adulte. J’ai reconnu cet amour inconditionnel des grands-parents pour leur petits-enfants et il m’a semblé que Sacha Goldberger, nourri de tant d’affection, avait choisi de mettre en avant la personnalité unique de Mamika en déployant ainsi tout son talent.
Je l’ai imaginé porté par l’admiration de Mamika au fur et à mesure des années qui ont vu son talent reconnu. Je ne citerai pas toutes ses séries photographiques, je ne suis ni critique d’art, ni journaliste. Je vous dirai simplement que les clichés sur les Loubavitch de Brooklyn, en noir et blanc profonds, illustraient fidèlement l’autodérision des juifs ashkenazes dont la fantaisie est bien loin des préjugés dont nous sommes entourés.
Toutes les photos de Sacha Goldberger que j’ai pu voir, m’ont fait sourire; pas rire ou me moquer, mais sourire de tendresse. Tout me semblait résonner avec une joie enfantine. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je suis entrée à la School Gallery, le soir du vernissage de sa toute dernière exposition: Secret Eden.
J’avais vu suffisamment de vidéos pour reconnaitre l’homme de la soirée au milieu de la foule. Comédiennes, journalistes ou collectionneurs, l’artiste était bien entouré. Mamika a fait son apparition et les voir ensemble ne fut pas décevant: la complicité est réelle et l’admiration partagée.
J’ai déambulé à travers les photos de Secret Eden au milieu de la foule mais avec assez d’espace pour profiter de chaque cliché exposé (ils ne le sont pas tous).
Cette série est très différente de ce que j’avais vu, peut-être par nécessité de prouver qu’il n’est pas “qu’un photographe des grands-mères, des super héros ou des loubavitchs” ? Je ne m’étendrai pas sur les qualités esthétiques et techniques que je serai bien incapable d’expliquer, j’ai trouvé tout cela beau ou joli, des banalités, mais surtout, j’ai adoré le “concept”. J’imagine que Sacha Goldberger préférerait le mot “idée” à “concept”; car il vit dans un monde d’idées (vous ai-je dit qu’il écrit aussi des histoires? publie des livres?). Bref, ce soir là j’ai découvert des photos organisées en diptyques, les mêmes lieux pris à deux heures d’écart dont les personnages racontent une histoire, lorsqu’on superpose les photographies dans notre imaginaire. Nous décidons de l’histoire mais ce qui est suggéré est “osé”, comme le dit sa Mamika.
Une série de photos sexy, censurées sur Facebook, mais pas de panique, il n’y aurait que des américains puritains pour s’en offusquer, tout est suggéré, votre imagination fait le reste.
Je n’ai, bien sur, pas osé dire mon admiration à l’artiste ce soir-là mais, encouragée par quelques échanges post-vernissage, je me suis présentée à lui lors de l’événement Paris Photo quelques jours plus tard. J’ai pu ainsi échanger sur ce qui le passionne , sur tout le travail nécessaire et les moyens mis en oeuvre pour vous apporter ces photos.
Venez découvrir son travail si vous ne le connaissez pas encore et dites-lui bonjour de ma part: la groupie du fond de la salle !
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