Une bouteille à la mer

Une bouteille à la mer

Une bouteille à la mer 1512 2016 Sophie Pialet

Je t’écris sans savoir si tu me liras ou si je suis devenu aussi indésirable dans ta boite aux lettres que dans ta vie.
Je suis celui qui t’a fait du mal et que tu ne veux plus voir. Je suis le menteur qui disait « pardonne-moi » mais ne s’excusait pas, parce que je ne sais pas faire autrement.
Avec le temps tu as dû cesser de me détester, pourtant nous ne nous parlons plus.

Tu ne veux pas m’entendre, mais moi je te lis. Je lis ce que tu écris pour tous ces inconnus et je me prends à regretter le temps où tu n’écrivais que pour moi. Ça me bouleversait. Je ne savais pas quoi faire de « ça », et maintenant je me demande qui t’inspire.
Quel homme t’accompagne, te fait sourire ? As-tu trouvé celui qui te rassure, celui que je n’ai pas pu être pour toi ? As-tu trouvé quelqu’un à qui dire « je t’aime » ? Toi qui ne le disais jamais.
Je te lis et je me dis qu’il a de la chance, cette même chance que j’ai eue sans y être préparé. Je ne l’ai pas laissée passer sans la voir, je l’ai sentie, vécue, puis perdue.

Avant que tu ne m’effaces, j’avais une place dans ta vie, comme tu en avais une dans la mienne. Pas la même peut-être, et aussi insignifiante qu’elle puisse te sembler aujourd’hui, elle existait. Personne ne l’a prise. C’est un regard que je ne sens plus sur moi. C’est la place dans l’ombre.
Tout ce que nous avons vécu ensemble nous ne l’avons pas dévoilé. Tout ce que nous avons vécu ailleurs, nous ne nous le sommes pas raconté. Pourtant tu comptais.

Ce n’était pas de l’amour, mais c’était nous. Nos moments, nos voyages l’un vers l’autre et ensemble, nos musiques, nos messages. Je ne me suis jamais lassé de toi. Je partais pour mieux revenir, pour laisser le temps effacer mes fautes. Tes absences ne tenaient pas non plus. Rien ne durait sauf l’histoire : chaotique, compliquée, mais persistante. Elle s’est pourtant terminée sans que je le voie.  Sache juste que je te lis et que je n’oublie pas.

Je ne t’écris pas pour revenir, je n’ai rien de plus à proposer, rien qui ne serait à refaire ou à continuer. Rien n’a changé, personne ne me retient. Pour moi il est trop tard, pour nous deux aussi. Pour toi il est peut-être encore temps, tu peux guérir, y croire encore.

Puisqu’aux formules toutes faites tu préférais celle que j’inventais, je t’épargnerai les « tu le mérites » et « prends soin de toi », je sais que tu détesterais ça. Tu préférerais que je t’embrasse, et que je me taise.

Je t’embrasse.

Ps : Je m’attends à ton silence, ce n’était qu’une bouteille à la mer.

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