Je me suis réveillée tôt, dans le silence de mon bout du monde. Ici, la porte de la maison reste ouverte. On n’y frappe pas par hasard.
Il faut vouloir prendre ce chemin pour me trouver. Et ce matin, je n’attends personne.
Je sors m’allonger sur le banc en pierre, j’écoute le vent dans les arbres, puis je crois discerner une voiture au loin, mais je dois confondre. Il n’y a que le bruissement des feuilles qui me berce.
Au bout de quelques minutes, j’entends des bruits de pas sur le gravier, sur l’escalier vers la maison.
Et puis une voix qui m’appelle, me cherche. J’ai su que c’était toi, avant même d’avoir reconnu ton pas ou ta voix. Comme si la seule présence possible en cet instant était la tienne.
Qui d’autre serait capable de me trouver sans connaitre le chemin ? Qui d’autre aurait osé venir sans y être invité et pourtant ne pas douter d’être attendu ? J’aperçois ta silhouette depuis mon banc, tu ne me vois pas encore alors je te regarde. Je reconnais cette chemise en lin, celle que tu portes en été, comme au jour de notre rencontre. Je t’attendais, sans me l’avouer. J’espérais que tu me trouverais.
Tu es encore de dos quand je m’approche, trop loin pour sentir ton parfum mais assez près pour retrouver ta carrure, deviner ta nuque, et avoir déjà envie de tes bras.
C’est au plaisir que je ressens à te voir là , que je sais à quel point tu m’as manqué. Ta silhouette sur le seuil, ta présence qui remplit l’espace, c’est l’évidence d’être enfin au bon endroit.
Je m’approche, tu vas m’entendre, te retourner, je vais retrouver tes yeux, tu vas me sourire et tout recommencera.
Une rafale de vent me réveille sous les arbres. Ce n’était rien d’autre que le vent.
Tu n’as troublé ma paix que dans mon sommeil, pour un instant seulement. Je n’ai pas eu le temps de te dire : « tu as bien fait de venir ».
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